"La mode équitable, la mode locale, le made in France, les vêtements bio, les tissus oeko-tex, le up’cycling… autant d’approches complémentaires. Mais pourquoi les mettre en œuvre ?"
L’industrie textile est la deuxième plus polluante au monde, après celle du pétrole. La fabrication d’un tee-shirt adulte nécessite l’utilisation d’environ 20 000 litres d'eau quand un jean parcourt souvent 50.000km (soit 1,5 fois le tour de la terre) avant d'arriver sur nos étales...
De plus, en France, un vêtement est porté en moyenne seulement 30 jours avant sa destruction. C’est pourquoi les grandes enseignes renouvellent de plus en plus rapidement leurs collections, les produisent à bas prix aux dépens de la qualité, de la santé, des conditions de travail de leurs sous-traitants et de l’environnement. Aussi, les initiatives sont nombreuses pour limiter ce phénomène et son impact.
Pour consommer différemment il faut d’abord que les créateurs de mode proposent des produits différents.
Plusieurs solutions sont possibles :
La majeure partie des acteurs du textile délocalise la fabrication de leurs modèles afin de diminuer le coût de fabrication pour augmenter leur marge. On trouve ainsi de plus en plus d’articles de mode en tissus biologiques mais fabriqués à l’autre bout de la planète (transport, pollution, conditions de travail, faible rémunération des ouvriers, etc).
J’ai fait le choix de rester cohérente dans ma démarche et ainsi d’imaginer, concevoir et confectionner mes modèles en France dans mon atelier. Consciente des contraintes que cela implique et du surcoût de fabrication, j’ai quand même décidé de m’inscrire dans cette démarche globale et vertueuse.
Le Made in France a un coût. C'est pourquoi la majorité des marques s'en détourne pour un mode de fabrication délocalisé plus économique mais moins éthique. Le prix de mes modèles est calculé au plus juste. Il est bien loin du niveau de marge des magasins textiles traditionnels qui peuvent approcher les 80% (hors charges). Pour moi, le prix de vente des articles est calculé en fonction des heures de travail et du coût de la matière première payée à sa juste valeur.
Pour les enseignes de mode classiques, la confection étant délocalisée, les coûts de fabrication et de matières premières sont dérisoires. Les marques réalisent donc leur marge uniquement sur la vente du produit (gestion des enseignes, communication, etc).
La répartition des richesses est donc plus juste et équitable permettant de recentrer la valeur ajoutée de l’article non plus sur sa vente mais sur sa fabrication. Le client rémunère justement le travail et le savoir-faire de la personne l’ayant confectionné.